Quel psy choisir?

Anne-Françoise Meulemans

Anne-Françoise Meulemans

Addictions, Adultes, Bien-être au travail, Écoles, Famille - Parentalité, Relations amoureuses et couples, Seniors, Soignants, Haut potentiel- Syndrome Asperger, DYS-TDA-TDA/H-TSA (autisme)

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Décider d'aller voir un psy n'est pas chose aisée, mais ensuite choisir le bon psy, la belle affaire! Comment se retrouver dans la jungle des psychothérapies?

Actuellement, on essaye de pouvoir objectiver les résultats d’une psychothérapie. La chose est difficile et les contraintes de l’étude scientifique ne font pas toujours bon ménage avec la diversité des problématiques et la non reproductibilité de l’expérience.

Il y a un besoin d’amener de la clarté dans toutes ces approches thérapeutiques, et bien qu’il n’y ait pas une approche meilleure que les autres en toutes circonstances, toute chose n’est pas égale. Le bon peut côtoyer le pire.

Un bon thérapeute ou un gourou, où est la limite ?

Rien ne pourra être catégorisé de manière définitive. Cependant, la démarche de clarification est obligatoire, afin de tendre vers un maximum de rigueur, de transparence, et d’éviter les méfaits de thérapeutes autoproclamés, en quête d’auto guérison au travers de leurs clients.

Une étude a tenté de comparer des approches thérapeutiques avec des "thérapies placebo". On propose, comme thérapeutes, des professeurs connus pour leur écoute, leur bienveillance et leur empathie. Cette étude n’a pas montré de différence significative entre les groupes avec ‘véritables’ thérapeutes et ceux avec les ‘faux'.

Toute approche serait semblable en terme d'efficacité?

Ce serait la personnalité du thérapeute qui ferait toute la différence ?

L'étude faite n'est pas assez détaillée. Les cas n’ont pas été choisis en fonction de leurs problématiques, et les techniques n’ont pas été choisies en fonction de ces cas.

Le cadre de l'expérience scientifique dans ce domaine a ses limites.

Les scientifiques ne sont pas d’accord entre eux, mais les psys non plus. Même s'il règne encore parfois au sein des écoles de psychothérapie un esprit de clocher, on peut peut qu'observer ces 20 dernières années que tout cela est en train de changer.

Le monde des psychothérapies évolue.

On voit des psychanalystes s’intéresser à la systémique, et vice-versa, des comportementalistes s’ouvrant à des approches plus corporelles, voire à la psychanalyse.

Souvent dans son cursus, le thérapeute se forme à des approches très diversifiées, témoignant de son ouverture, et de sa curiosité. Certains dinosaures pourront le taxer de touche-à-tout, et peut-être même de traitre, mais les dinosaures sont en voie d'extinction.

Certains dogmatismes ont l’air de se dissoudre à force de vains débats, et de guerres de clochers.

La question revient, toujours pareille :

Comment choisir son thérapeute ?

En lisant des bouquins, en s’informant sur les techniques, sur les thérapeutes de la région ?

Plus que la technique, la personnalité, la sensibilité et l’intelligence du psychothérapeute, semblent être une constante dans la réussite d’une psychothérapie.

Les prescripteurs?

L’information passe aussi par la formation des prescripteurs: les médecins, assistants sociaux, et autres, encore souvent trop peu informés sur les différentes techniques. On envoie son patient chez tel psy, par habitude. Pourrait-on imaginer de prescrire tel antibiotique, parce qu’il aurait bon goût, parce qu’il a l’air bien, parce qu’il aurait guéri tel patient?

Et pourtant, dans le cas des psychothérapies, on renseigne parfois un peu à l'aveugle Combien de démarches n’ont pas avorté, voire découragé de clients ?

‘J’ai déjà essayé une psychothérapie, mais ça n’a servi à rien. Les psychothérapies, ce n'est pas pour moi. A quoi bon, alors ?’

Un service d'orientation? Pourquoi? Comment?

Une solution pourrait être un service d’orientation où le client serait impliqué, informé,. L'échange est circulaire du client vers le conseiller et du conseiller vers le client, sorte d'aller-retour entre l’expression de ses besoins, de ses attentes, de son histoire et les diverses approches.L'orientation dure une demi heure, pour faire le point sur l'histoire du patient, ce qu'il a déjà essayé, ce qu'il souhaite et ce qu'il ne veut surtout pas ou plus, sur ses attentes en terme d'objectifs, de profils de thérapeutes ( formations, personnalité, âge, homme ou femme, techniques, domaines d'activité).

L'orientatrice proposera à la personne de transmettre ce qu'elle a perçu de ses besoins au thérapeutes qui contactera à son tour le patient pour lui proposer un rdv. L'orientation peut aussi proposer une trajectoire thérapeutique: ex dans le burnout, on peut commencer par une psychothérapie et/ou une approche psychocorporelle, et ensuite aller vers du coaching.

Quel gain de temps et d'énergie!

L'orientation thérapeutique permet une rencontre thérapeute - patient beaucoup plus fructueuse et adéquate. Le patient est acteur dès le départ, dans un cadre qui le sécurise et le soutient.

Il n'y a pas de miracle, mais....

La solution n’est pas miraculeuse, mais avec un tel éclairage, les chances de réussite sont fortement augmentées.

Ne rejetons ni le curé, ni le tenancier du bistrot, et encore moins l’ami, le compagnon d’infortune. N’évoquons pas le ‘psy’, au moindre chagrin, à la moindre crise. Très souvent, on peut se passer d’eux. Ce ne sont jamais que des psys !

Mais lorsqu’on en a besoin, lorsque que l’ami se décourage et que l’on use son couple à force de demander de l’aide, donnons-nous les moyens de trouver la bonne personne qui nous accompagnera sur notre chemin d’émancipation, et qui nous permettra de nous construire grâce à nos blessures.

Lectures conseillées :

‘Traité de psychothérapie comparée’: Duruz et Gennart Ed : médecine et Hygiène

‘A quel psy se vouer ?’ : Mony Elkaim

‘Placebo Effects Understanding the mechanisms in health and disease’: Fabrizio Benedetti

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