Orientation scolaire et professionnelle ?
Thérèse Delhaye
Publié le .
Défauts, qualités, ça veut dire quoi ? Cela paraît si clair, aussi solide que du béton aussi vrai qu'il y a les gentils cowboys et les méchants indiens. Et pourtant, rien n'est noir ou blanc...
Défauts, qualités, ça veut dire quoi ? Cela paraît si clair, aussi solide que du béton aussi vrai qu'il y a les gentils cowboys et les méchants indiens. Et pourtant, rien n'est noir ou blanc...
Tracez une ligne pour faire deux colonnes et mettez au-dessus de chacune d'elle un titre: d'un côté vos qualités, de l'autre vos défauts. Quel enfant n'a pas dû faire cela sur les bancs de l'école ! Et s'exécuter avec d'autres défauts et qualités stratégiquement choisis cette fois lors d'un entretien d'embauche.
Défaut. Qualité. Cela paraît si clair : aussi solide que du béton, aussi vrai qu'il y a les gentils cowboys et les méchants indiens. A première vue ! Car, quand on commence à devoir remplir ces deux belles colonnes, tout devient plus flou car plus réel. On ne parle pas évidemment ici de défauts qui seraient des perversions.
Les qualités, par exemple, ne sont pas si bétons que cela. Ils prennent vie dans le regard de la société, de notre famille, dans notre propre regard ! Et là, on se rend compte que tout devient plus contextuel. En fonction de l'éthique du système de société, d'entreprise, familial, etc., nos qualités sont celles qui correspondent à celles définies par le système. Voilà donc qu'on peut facilement tracer un lien: au plus le système a des valeurs éthiques fortes, au plus les qualités reconnues de l'individu iront dans ce sens.
A contrario plus le système est, d'après moi, dysfonctionnel (par exemple une entreprise qui se base sur l'agressivité, le profit) plus il reconnaîtra les manières d'être "éthiques" plutôt comme des défauts chez ses collaborateurs.
On peut choisir de manière plus ergonomique que les qualités sont un compromis entre les qualités qui nous animent et celles qui animent le système dans lequel on vit. Au plus l'adéquation est présente, au plus ça marche. Si les valeurs divergent trop... c'est mal barré.
A l'inverse, on pourrait définir sans trop s'avancer que les défauts se définissent par le "trop". Trop gourmand, trop gentil, trop méchant, trop ceci, trop cela est par la définition du mot "trop" un défaut. Trop c'est toujours trop, personnes ne peut le nier. Quoique... la linguistique contemporaine se joue de ce trop à son tour : c'est trop bien, c'est trop beau. Même le trop devient top !
Et finalement, on parle d'avoir la qualité de ses défauts et les défauts de ses qualités. Cela montre la faiblesse des mots, et la contrainte qu'ils imposent à nos esprits. En fait, il n'existe pas deux colonnes, c'est un mythe fondateur dans toute société.
En sachant ça, on peut donc s'ouvrir à toute la diversité nuancée qu'il y a entre ces deux soi-disant pôles: qualité et défaut. Quelles sont vos qualités? Vos défauts ? Et si tout cela allait dans une seule colonne dont le titre est : "Faire de son mieux" ?
Le perfectionnisme implique un idéal. Un idéal de perfection. Or la perfection est un mythe inaccessible ! Etre perfectionniste peut donc épuiser quelqu'un, qui, malgré toute sa peine, son travail, son courage, se sentira indéfectiblement nul, incompétent, nourrira un sentiment d'échec permanent par rapport à soi et aux autres. Ces autres qui déçoivent aussi le perfectionniste qui ne trouve jamais la perfection dans leur travail et aura d'autant plus de mal à déléguer. Résultat : il aura tendance à tout faire lui-même et se fatiguera d'autant plus, tout en se frustrant toujours plus.
Le perfectionniste a un système d'évaluation dont le curseur est 'erroné'. Il doit apprendre à tenir compte d'un curseur externe, celui du monde qui l'entoure et revoir ses appréciations de qualité à la lueur de cette estimation externe également. Il se rendra compte que son (auto)évaluation est souvent dissonante par rapport à l'évaluation environnante.
Dans les profils de burnout, il est vrai que les perfectionnistes (ceux qui disent qu'ils ne le sont pas surtout !) sont très représentés, comme ceux qui ont beaucoup d'empathie. Ce sont aussi de très bons petits soldats pour les entreprises qui font bien souvent plus que ce qu'on leur demande. Même si ce ne sont pas des marathoniens, ils manquent de respiration !
Mais on peut aussi soulever que le perfectionnisme est un niveau d'exigence et d'investissement qui est une très belle qualité. On peut penser à tous ces compagnons du devoir qui se réalisent à travers leur œuvre, par exemple.
Le tout est de passer ce perfectionnisme dans la moulinette de nos propres limites, de celles que l'on ressent chez les autres et de nos autres activités aussi. Et devenir... concrètement perfectionniste, avec ou sans modération.
Le sujet vous intéresse ? Jetez un œil à ces autres articles récents.
Thérèse Delhaye
Thérèse Delhaye
Pierre Duray
Voir tous les articles