Orientation scolaire et professionnelle ?
Thérèse Delhaye
Anonyme
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L'apprenti philosophe va d'abord apprendre à prendre le temps de se poser des questions : cela constitue une épreuve en soi. La philosophie va d'abord nous aider à retrouver notre humanité.
Qui touche à la philosophie s'en retrouve changé car toute philosophie qui vaut d'être appelée comme telle constitue en soi une thérapie ; Epicure était déjà persuadé de ce fait au temps de la Grèce antique. Il prétendait que la recherche du bonheur véritable était la thérapie nécessaire à notre humanité.
La philosophie nous apprend à discerner le nécessaire du superflu ; c'est en effet ainsi qu'Epicure trouve la voie d'accès au bonheur : dans une vie débarrassée de l'obsession du confort matériel et des tracas liés à celui-ci. Loin d'une discipline ascétique, la philosophie cherche à enrichir l'homme par la connaissance de ce qui le constitue ; sa conscience, son âme, et la recherche d'une harmonie par l'apaisement et la sérénité lorsqu'il entrevoit la possibilité de faire enfin partie d'un tout, dans une sorte de lâcher-prise orienté et construit.
Comment être-au-monde avec le moins de souffrances possibles ? La réponse à cette question semble être centrale en philosophie. En bref : lucidité, rationalité, recherche de valeurs, découverte du sens de sa vie ... la philosophie peut apporter bien des choses thérapeutiques.
Etre ce qu'on éprouve en se voyant avec distance peut donner un accès à la parole profonde. Apprendre à se préoccuper moins de son travail et réapprendre à jouir du plaisir de contempler, d'aimer et d'exister.
Accepter le questionnement permet également de faire face à la nouveauté, de se surprendre soi-même et de remettre en question ses identifications afin de sortir de l'aliénation (être pour et par les autres, dans des contraintes qui nous éloignent de ce qui compte vraiment). En bref, le but est toujours la recherche de Sa propre Vérité et non pas celle qui a été construite par notre histoire.
La thérapie philosophique donne accès au sens de la vie, à la différence des autres thérapies. Elle s'adresse à qui veut un questionnement plus profond que la guérison de la cause des maux mais peut contribuer à guérir ce mal car elle est un véritable travail sur le sens de la vie.
Accroître sa capacité à donner, à créer et à vivre du sens, la philosophie peut apporter tout cela et est indiquée dans des pathologies qui sont le signe d'une perte de ce sens, d'un manque de sa vérité.
« Si je souffre parce que ma vie n'exprime pas ce que je suis, alors peut-être, la th��rapie philosophique pourra-t-elle m'aider. Le sens, c'est ce qui permet à la vie humaine d'être supportable sans illusion. Plus manque le sens, plus grandit le besoin d'illusion. »
Finalement, en mettant en place ce dialogue philo-thérapeutique, nous ne faisons que suivre ce qui existe déjà depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis, et suit la ligne de ce que nous commençons à voir également chez nous ; à savoir un mélange qui conduit à un éclatement de certaines catégories apparemment tranchées, mais qui se rejoignent dans leur but initial : la santé de l'esprit.
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Thérèse Delhaye
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Pierre Duray
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