Orientation scolaire et professionnelle ?
Thérèse Delhaye
Anonyme
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Une première idée reçue est par exemple que l’addiction est uniquement déterminée par la dépendance aux constituants chimiques d’une substance (alcool, médicament, cigarette, caféine,…).
Il est évident que tous ces produits produisent une dépendance physique qui ne doit pas être négligée lorsqu’on veut se libérer de la dépendance. C’est d’autant plus vrai pour l’alcool et les médicaments dont l’arrêt nécessite absolument un accompagnement médical.
Cependant, on verra bon nombre de personnes dépendantes à ces substances rechuter dans l’arrêt après avoir été libérées de la dépendance physique. Par ailleurs, on sait que la dépendance est également psychologique, notamment liée au plaisir, ou au « système de récompense » comme disent les spécialistes. Par exemple, les récentes recherches basées sur l’imagerie médicale montrent que l’addiction au jeu « active encore davantage que certaines drogues, des régions cérébrales liées à la récompense ». L’addiction aux jeux est donc maintenant reconnue dans le manuel international de référence en psychiatrie (DSM V) et la dépendance à internet est près de l’être.
Une seconde idée reçue est qu’arrêter est juste une question de volonté. Il est évident et validé que la volonté, et plus particulièrement la motivation personnelle à l’arrêt, est essentielle pour se libérer d’une addiction. Cependant, quiconque ayant déjà essayé de se libérer d’une addiction, ou ayant déjà travaillé dans ce domaine, sait qu’il arrive régulièrement que des personnes ayant une grande volonté de se libérer d’une dépendance n’y parviennent pourtant pas. Surestimer l’impact de la volonté ne fait que placer un fardeau inutile et culpabilisant sur ceux qui souhaitent se libérer d’une dépendance.
L’importance de l’adaptation
Ce que la surévaluation du rôle de la dépendance physique et de la volonté nous empêche de voir, c’est que l’équilibre de vie, le bien-être et l’adaptation à l’environnement jouent également un rôle important pour se libérer d’une addiction.
Par exemple, le Professeur Alexander a déjà montré dans les années 70 que quand les rats se trouvaient dans des cages agréables et stimulantes, ils consommaient quatre fois moins d’héroïne que ceux qui se trouvaient dans des cages de laboratoire. Des études très récentes montrent par ailleurs que les jeunes ayant tendance à éviter leurs problèmes de vie seront plus à risque d’être accros aux jeux en ligne.
On sait par ailleurs que les addictions favorisent l’inadaptation à l’environnement. Les études montrent par exemple que les accros aux jeux de rôle en ligne se désocialisent progressivement et ont plus de difficultés scolaires et professionnelles. Il est prouvé également que la consommation régulière de cannabis, en plus d’augmenter fortement les risques de maladies mentales sévères comme la psychose et la bipolarité, augmente les risques d’instabilité financière et professionnelle.
Je constate souvent dans ma pratique que les personnes ayant une addiction ont des difficultés pour structurer leurs journées et s’adonnent particulièrement à leurs addictions durant les heures « vides ».
C’est la raison pour laquelle dans l’aide à la libération d’une addiction, il faudra être particulièrement attentif à l’organisation du quotidien et à la transformation du temps « vide » en temps « libre », « satisfaisant », « constructif ». Avoir un quotidien structuré, stimulant et équilibré n’est cependant pas chose facile, particulièrement quand on est déprimé, anxieux ou addict. C’est la raison pour laquelle une aide extérieure apportant un support et des outils adaptés peut être utile.
Les outils d’organisation du quotidien, simples et concrets, ont déjà fait leurs preuves et sont déjà employés internationalement. On les retrouve dans la thérapie d’activation comportementale, la thérapie des rythmes sociaux ou encore l’entraînement à la gestion de but.
Conclusion
Même si la dépendance physique et la motivation au changement doivent être prises en compte dans l’arrêt d’une addiction, leur prise en compte exclusive favorise la privation et la culpabilité. La prise en compte de l’adaptation, de la gestion du stress, du plaisir et de l’occupation au quotidien, est un pas en avant dans l’aide des aux personnes addicts.
C’est pourquoi le Pôle Addictions à CentrEmergences recoure à ces méthodes.
Pierre Orban
Psychologue/Tabacologue/Coach à Centremergences
Quelques sources
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